A seize ans, Eléonore a déjà un caractère bien affirmé. Un peu de liberté, c'est tout ce qu'elle demande ; après tout, elle n'est plus une gamine ! Et puis elle en a marre d'avoir toujours ses vioques sur le dos. Elle les trouve tellement relous ! Alors après cette énième embrouille avec eux, elle s'est réfugiée dans la vieille piaule là où ses darons se débarassent de tout le bric-à-brac dont ils n'ont plus besoin.

   Certaines nuits, elle y dort, dans le canapé incontestablement croulant mais tellement apaisant. Pourtant ce jour là l'ambiance est particulièrement électrique, la lumière se met à trembler, le portrait de l'aïeul tombe...

 

  Ernest, l'arrière-arrière grand-père, est adjudant de carrière. Il a refusé de rester à l’arrière pour instruire les mobilisés ; en aucun cas il est un planqué. Malheureusement il est gazé en 1918 et meurt en 1925.

 

  Près de cent ans plus tard, parce que le cadre de sa photo s'est brisé, il revient du royaume des ombres pour se confronter à sa descendante, une gamine effrontée dont il ne comprend ni les moeurs ni le langage.

 

  C'est la rencontre improbable d'une enfant du début du vingt et unième siècle avec son ancêtre, poilu de la grande guerre. Ces deux êtres, chacun victime de son temps, sont séparés par un siècle d'une histoire qui ne cesse de s'emballer.

Elle lui fait découvrir cette incroyable invention d'internet. Il lui raconte sa guerre, son époque, sa vie..